-
Quelques lectures pour la fin de l’année 2018
Le moment est venu, en ces premiers jours de décembre, de jeter un regard rétrospectif sur une rentrée dont je vous proposais il y a quatre mois une Vue cavalière.
Belle et bonne rentrée, dans l’ensemble, que des prix mérités ont couronnée parfois. J’aurais pu citer d’autres livres encore, et vous pouvez les retrouver dans les pages qui précèdent. Mais voici déjà de quoi faire face aux fêtes… Je vous les souhaite heureuses, malgré le trouble des temps.
L’adolescence est à l’honneur…
Leurs enfants après eux, Nicolas Mathieu (Actes Sud)
Ce n’est pas parce qu’elle a obtenu le prix Goncourt qu’il ne faudrait pas le redire : cette histoire de jeunes gens en proie à la fureur de vivre dans les vallées désindustrialisées de la Lorraine est un grand roman.
Anomalie, Julie Peyr (Équateurs)
Le second roman, treize ans après le premier, de celle qui, entre-temps, s’est surtout illustrée comme scénariste. Beau récit poétique, baigné par les eaux inlassables de la Seine.
… la nature aussi
Route 62, Ivy Pochoda, traduit de l’anglais par Adélaïde Pralon (Liana Levi)
Sur les routes du désert ou dans la jungle des bas-quartiers de Los Angeles, les héros de ce récit-mosaïque se fuient pour finir par, inévitablement, se retrouver. La grande tradition du roman américain.
L'Habitude des bêtes, Lise Tremblay (Delcourt)
Posant et refusant les pièges du romanesque, l’écrivaine canadienne installe, dans des forêts et près d’un lac qu’on ne verra jamais vraiment, des personnages confrontés au raccourcissement des jours.
Parfois, les deux
Tous les hommes désirent naturellement savoir, Nina Bouraoui (JC Lattès)
En fragments secs, précis et lumineux, elle raconte l’enfance algérienne près de la Méditerranée, la découverte de l’homosexualité, l’écriture…
Un tombeau…
François, portrait d'un absent, Michaël Ferrier (Gallimard)
Entre jazz et art de la fugue, ce tombeau pour un ami défunt est une subtile manière d’envisager la mort. Il a été couronné par le prix Décembre.
… et deux rééditions
Le Con d'Irène, Aragon (Mercure de France)
Paru sans nom d’auteur en 1928, ce faux récit érotique est avant tout une célébration de l’écriture en tant que pensée.
Berlin finale, Heinz Rein, traduit de l’allemand par Brice Germain (Belfond)
Écrit à chaud, paru en 1947, un formidable document qui est aussi le tableau halluciné d’un monde en flammes.
Tags : Quelques lectures pour la fin de l'année 2018, Nicolas Mathieu, Julie Peyr, Ivy Pochoda, Lise Tremblay, Nina Bouraoui, Michaël Ferrier, Aragon, Rein
-
Commentaires